Le deal à ne pas rater :
Bon plan achat en duo : 2ème robot cuiseur Moulinex Companion ...
600 €
Voir le deal

Partagez
 

 Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Alex Steeve
Admin
Alex Steeve
Messages : 44
Date de naissance : 01/01/1360
Age : 664
Localisation : Ecosse.
Humeur : Protecteur.
MessageSujet: Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans.   Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans. EmptyJeu 14 Mai - 20:44





Le jour où vraiment tout bascula



Une secousse secouait de nouveau l’avion. Le trajet entre l’Angleterre et la France aurait du se faire sans la moindre perturbation, mais il semblerait que la météo avait changé dernièrement. Mon regard se déporta de nouveau vers le ciel nocturne, hors de l’appareil, et sur les étoiles brillantes. C’était une belle nuit, sans nuage pour cacher les étoiles. Et je ne pouvais pas profiter de celle-ci.

Le regard du mercenaire à mes côtés était porté sur ma jambe qui tressautait comme pour montrer mon impatience, mais il ne disait rien. Pourtant je voyais dans ses yeux son énervement et surtout sa surprise. J’étais connu pour ne montrer guère de sentiments, et voilà que depuis le début du trajet, mon corps échappait à mon contrôle. Toujours est-il qu’il n’avait rien à en dire, dans la hiérarchie, ce garçon n’était guère bien haut dans l’échelle. Une voix féminine finit tout de même par raisonner dans l’appareil.

« Calme Alex, on dirait un humain ayant une envie pressante. Cela ne te rend pas plus mignon pour autant. »


La grande Reine Renata avait parlé. Assise devant moi, ses longs cheveux blonds tressés ensemble et dans sa tenue de Mercanti, elle m’observait avec amusement, sans pouvoir retenir ses habituelles remarques sarcastiques. Malgré moi, je sentis un sourire étirer mes lèvres en l’entendant.

« Je suis blessé, touché en plein cœur par tes propos, moi qui pensais que je t’étais irrésistible. »


Les yeux de Renata en face de moi pétillaient d’amusement, comme si de rien était, comme si la situation n'avait pas entièrement changé avec les révélations de Domino.

« Voyons, tu sais très bien que je préfère les blonds mon ange. »


Sa remarque m’amusa légèrement avant que je ne m’assombrisse de nouveau. Mais je lui répliquais, légèrement agacé.

« Mais je crois aussi que les brunes ont ta préférence, non ? »


Renata se raidit, seul elle et moi pouvions comprendre ma référence. Juste avant d’être convoqué au château, j’avais reçu, par Domino d’abord, puis par EDJ la confirmation qu’ils étaient tous des ennemis, tous contre le Clan, dans le camp de Domino, Ena et Kahlan, toutes les trois des brunes, d’où ma référence. Je ne savais toujours pas quoi faire de ces informations. En dehors de Marcus et Ethan, toutes les personnes que j’appréciais étaient contre moi, contre mon Clan.
Pourtant, je n’en avais encore rien dit à mon Clan, les Maîtres avaient toujours eu ma priorité, tout comme mon Clan, mais j’apprenais petit à petit, avec le temps, à nuancer mes choix et appartenances.

Renata attira de nouveau mon attention en se trémoussant devant moi, et je soupirais brusquement, avant de reprendre avec une pointe d’impatience, pendant que l’avion entamait sa descente sur le sol français.

« Ne t’inquiètes pas, je ne dirais rien de tout cela à EDJ. »


Encore une fois, mes paroles étaient codés mais Renata parut comprendre que je ne dirais rien de tout cela à nos Maîtres, et elle m’adressa un sourire soulagée et presque… Tendre ? Ou sincère ? En tout cas, cela me changea du comportement agressif d’EDJ un peu plus tôt dans la journée. Agressif, protecteur, et à moitié désespéré, je repris la parole pour en faire rapidement la remarque à Renata pendant qu’on descendait de l’avion, sur la piste privée du château.

« Au fait, il va falloir que tu appelles bientôt EDJ, apparemment, cela fait des jours que tu ne lui as pas donné de nouvelles et il commence à… péter un câble pour rester poli. »


Renata tourna son regard bleu vers moi, et hocha légèrement la tête avec un petit sourire.

« Je le ferais dès qu’on sera de retour sur le sol anglais. »


Ah ! C’est vrai que j’avais oublié, les Maîtres n’avaient pas voulu installer de connexion téléphonique dans le château, mais seulement une connexion satellite, rendant tout appel vers l’extérieur impossible. Oui je suppose que pour maintenant, autant rassurer EDJ quand on sera de nouveau en sécurité.
Nous marchions donc en silence dans les couloirs du château, le mercenaire toujours derrière nous, sans que ni Renata ni moi n’y prêtions attention. Enfin, ce n'était pas tout à fait exact, nous finîmes par faire attention à lui quand il prit la parole pour la deuxième fois de la journée, et pour la première fois sur le sol français.

« Maître Victor nous attend déjà dans ses quartiers, pas besoin d’aller dans la salle du trône. »

Renata me rendit un regard tout aussi circonspect que le mien, c’était inhabituel comme situation, et vu que cela venait de Victor, cela ne me rassurait guère. Pourtant, nous écoutâmes tous les deux le mercenaire de bas-rang, et changions de direction pour les quartiers privés de Victor… et de Domino, même si elle n’était pas là. Penser à elle me fit l’effet d’un coup de poignard dans le cœur.
Pendant quelques instants, je m’autorisais à me perdre dans mes pensées. Domino, la femme que j’appréciais, la femme avec qui j’avais lié une véritable relation, celle qui signerait peut-être ma mort si Victor en avait marre de notre triangle amoureux. La femme pour qui j’avais commencé à trahir mon Clan. Cette femme qui était contre moi. Et pourtant, cette femme que je ne réussissais pas à haïr, alors que cela aurait du m’être tellement simple.
Je vis du coin de l’œil Renata me jeter un regard étrange, et je me rendis compte à ce moment-là que j’avais commencé à ralentir, comme pour retarder le moment d’entrer dans les quartiers de Victor que j’apercevais devant nous. Je bloquais pendant quelques instants ma respiration, avant de recommencer à marcher vivement, jusqu’à ouvrir la porte. Renata me suivit, à peine un pas de retard sur moi, et le mercenaire s’arrêta devant la porte des appartements, refermant derrière nous, et nous enfermant avec Victor, et une autre personne avec lui, dont l’odeur familière faillit me faire avoir un haut de cœur. C’était le Bourreau à ses côtés, le même qui avait torturé tellement d’entre nous. Quelque soit la raison de notre présence avec Victor, elle était bien plus sérieuse que je ne l’avais pensé de prime abord.
Celui-ci nous regardait, de l’arrogance dans sa position, et de la mesquinerie dans le regard, cela me mit un peu plus sur mes gardes, et je sentis Renata devenir de plus en plus mal à l’aise.
Nous attendîmes tous, même Le Bourreau, que Victor parle le premier, ce qu’il fit au bout de plusieurs minutes.

« Renata, Alex, cela me fait plaisir de vous voir, cela fait très longtemps que nous n’avons pas eu de conversations… Sérieuses et prolifiques tous les trois. »

Je retiens la grimace qui voulait apparaître sur mon visage, j’aurais du m’en douter, les Mercanti et les Maîtres n’étaient pas idiot, et nos rapports ces derniers temps étaient vraiment incomplets. Mais apparemment, contrairement à mes doutes, Victor avait l’air de vouloir passer ses nerfs autant sur moi que sur Renata, ce qui était finalement, une assez mauvaise chose. De plus, cela réduisait ma marche de manœuvre pour marchander avec Victor. Alors que Renata restait silencieuse, je repris la parole, de toute façon, étant le plus haut gradé de nous deux, personne ne s’étonnerait qu’elle ne parle pas pendant notre échange.

« Je suis désolé Maître Victor, mais la situation ne laisse guère à parler. Comme nous vous l’avons dit précédemment, des personnalités de toutes les espèces se réunissent en Angleterre et… »


Victor me coupa la parole, de la colère dans sa voix :
« Assez ! J’en ai marre qu’on me mente mon cher Alex. Je ne suis peut être pas ton créateur, mais je suis ton aîné, en tant que tel, je mérite du respect de ta part. Un respect qui est extrêmement absent dans tes gestes ces derniers temps. Je t’ai laissé passer beaucoup de choses, mais là, tu commences à aller trop loin. Quand à toi ma douce Renata, tu me déçois beaucoup. J’étais habitué à bien mieux de ta part. Aucune information utile, aucune infiltration, pas d’initiative de ta part, même ton conjoint travaille plus. Me voilà extrêmement déçu… »

Cette fois, en l’entendant, je me tendis autant que Renata, la façon dont il parlait d’elle… Tout cela laissait présager que même ma punition serait douce comparé à celle que Renata pourrait recevoir, surtout que Le Bourreau était là, et tout le monde savait qu’il aimait torturer les femmes plus que tout, Kahlan pouvait en témoigner. Je sentais littéralement l’angoisse s’échapper des pores de la peau de Renata, et je ne pouvais pas lui en vouloir. Par contre, la colère me prit en voyant Victor et Le Bourreau commençait à sourire en remarquant les mêmes faits que moi. Mais je me repris rapidement, reprenant l’impassibilité qui m’était coutumière et qui, plus que tout, était en ce moment même ce qui pourrait nous sauver. J’inspirais profondément, prêt à sortir tous les mensonges nécessaires pour sauver nos peaux, quelque part, à ce moment là, j’avais déjà choisi le camp que j’allais rejoindre.

« J’ai bien peur que ce soit de ma faute, Renata a été très occupé dernièrement à cause des missions de reconnaissance que je lui ai envoyé faire faire. Beaucoup trop de lycans se réunissaient autour de nous et cela aurait pu tourner à la… »

« Je me fous de tout cela ! »
Victor explosait de nouveau de colère, se relevant et faisant les cents pas devant nous, son expression à moitié folle, et son aura pulsant de couleur sombre autour de lui. Par prudence, Renata tout comme moi, recula d’un pas pour se tenir éloigné de la folie de Victor. Au contraire, Le Bourreau parut très intéressé, se redressant sur son siège en léchant ses lèvres. Je réprimais un haut de cœur pendant que Victor continuait à tempérer.

« Une mission vous a été donné. Veiller sur Domino, retrouver Kahlan et Daniel, et éliminer toutes les menaces à notre contrôle. Les lycans ne font PAS parti de la mission. »

Sa voix se haussa un peu plus pendant qu’il se rapprochait consciemment cette fois de moi, je ne reculais pas, mais gardais prudemment la tête baissé en faisant signe à Renata de reculer. Par chance, elle m’écouta et recula rapidement et discrètement et ce, malgré sa surprise qui faisait arrondir ses yeux. Cette surprise faillit me faire sourire, ce qui aurait été une mauvaise idée au vu de la colère de Victor devant moi.

« Rappelle toi Alex, tu es peut être un des Mercanti les plus hauts placés, mais tu ne peux PAS prendre ce genre d’initiative sans avoir l’accord de l’un de tes Maîtres. »
Sa voix reprit un accent plus calme, mais ses yeux continuaient à briller de folie quand il reprit la parole. « Dois-je donc déduire que tu es responsable de l’inactivité de Renata et EDJ dans ce conflit ? »

Après un instant, pour être sûr que mon visage ou mes yeux ne trahiraient pas mes mensonges, je relevais la tête pour regarder Victor dans les yeux. Ma voix était assurée et calme, en total contradiction avec le conflit de mes émotions.

« Oui, et j’en suis désolé. Je ne pensais pas à mal sur le moment. »


Une douleur sourde à la joue, et la nouvelle direction de mon regard m’apprit que Victor m’avait giflé, encore une fois, je dus restreindre mes émotions pour ne pas lui montrer les dents et frapper à mon tour, mais Victor était toujours plus haut placé que moi. Renata fit un pas en avant dans notre direction, surement pour intervenir, peut être pour dire quelque chose même, mais j’étendis mon pouvoir autour d’elle pour l’immobiliser, elle devait absolument se faire oublier, sinon tout ce que j’aurais fais n’aurait servi à rien.
Victor fut encore une fois celui qui reprit la parole, et cette fois, sa voix contenait une satisfaction malsaine.

« Bien, alors tu paieras pour trois Alex Steeve, suis-nous ! Toi aussi Renata ! »


Sa voix était toujours aussi énervé quand il parla à Renata, mais ses paroles précédentes me rassurèrent sur le fait que Renata ne devrait pas se retrouver elle aussi du mauvais côté de la séance de torture du jour. Je faillis rire à l’ironie de la situation. Domino me trahissait tout comme EDJ et Renata, et pourtant, je les protégeais tous et j’allais me faire torturer de la même façon que Kahlan, au moins cela aurait satisfait son mari Andrew, on dirait qu’une certaine justice allait intervenir aujourd’hui.
Nos pas à tous les quatre étaient silencieux sur le sol en marbre, pendant que nous nous dirigions vers le sous-sol et les salles adaptées, chaque pas plus dur que le précédent sachant ce qui m’attendait, mais cette fois, je ne ralentis à aucun moment, pas même quand vient le moment de rentrer dans la salle et de me mettre debout au milieu.
La voix de Victor claqua dans l’air, sèche mais indéniablement satisfaite.

« Renata passe lui les fers je te pris. »

Je jetais un coup d’œil aux fameux fers, enchantés par des gobelins, ils aspiraient toute la magie et la force du porteur, interdisant ainsi tout moyen de s’échapper. Renata s’approcha de moi pour obéir, ses yeux agrandis par ce qui semblaient être de la peur pour moi. Un petit sourire à moitié ironique faillit passer mes lèvres, et je murmurais à voix basse juste pour elle.

« Depuis le temps que tu me promets de me menotter pour m’embêter, tu vas être réalisé là, ça sera même toi qui le fera. »

Ses grands yeux bleus et un peu humide me regardèrent avec une pointe de détresse, fendant presque la carapace autour de mon cœur brisé par Domino, mais tout était dans le presque. Elle murmura rapidement elle aussi.

« Je te sortirais de là Alex, promis. »

« Ne fais pas ce genre de promesse Renata, barre-toi d’ici le plus vite possible plutôt. »


Ma voix était sérieuse, tout comme la sienne, mais je voyais qu’elle était résolue à venir m’aider, alors que j’allais de nouveau argumenter, Victor poussa Renata pour prendre sa place et me mettre lui-même les fers, s’assurant de les serrer très fort au passage, me faisant craindre que si j’arrive à sortir de là, je perde l’usage de mes mains.

« Fini de parler, vas-t-en Renata, tu n’as plus rien à faire ici. C’est au Bourreau d’exercer ses talents maintenant. »

En silence, malgré un dernier regard vers moi, Renata finis par s’en aller, et je reportais mon regard sur Victor qui était parti parler au Bourreau, lui chuchotant quelque chose à l’oreille pendant que Le Bourreau avait un immense sourire aux lèvres. Je supposais qu’il lui donnait le choix qu’il voulait concernant la torture. Ils finirent par se séparer, et alors que Victor allait partir, il se tourna une dernière fois vers Le Bourreau pour parler.

« Je reviendrais plus tard admirer le travail, en attendant je te fais confiance pour bien faire Marlène. »

Mes sourcils se froncèrent, je n’aurais jamais pensé que Le Bourreau avait un nom. Mais pourtant, la poupée blonde qu’était Le Bourreau eut un grand sourire envers Victor et répondit d’une voix indéniablement féminine et contente.

« Ne t’inquiète pas pour cela Victor, tout sera fait avec plaisir. »

Deuxième surprise du jour, Le Bourreau discutait avec Victor en tant qu’égal à égal, et pendant que Victor s’en allait, je pensais dans un coin de ma tête que ce n’était pas la torture avec Le Bourreau qui allait me tuer, mais plutôt les surprises à répétitions.
Le Bourreau s’approcha de moi, un objet pointue en main et un maillet également, le tout en argent, me faisant craindre le pire. Un grand sourire étirait ses lèvres et elle dit avec amusement.

« Je suppose que tu connais le principe de la lobotomie ? Non ? »

En l’entendant parler, un petit coup de stress me vient, avant que je ne le ravale et ne garde un air serein, son amusement m’énervait assurément mais bon, j’étais sûr qu’elle n’allait rien faire, avoir un légume à torturer ne servait à rien. Et Le Bourreau ne faisait jamais les choses pour rien. Elle eut un grand sourire devant moi et répliqua.

« Tu as raison, j’aime garder mes cobayes plus ou moins en forme, bon alors commençons. »

Alors que je me remettais de ma surprise en comprenant qu’elle pouvait lire mes pensés, elle déposa son matériel pour prendre quelque chose d’autre dans son bric-à-brac, et ensuite, je ne pus penser à rien d’autre, sauf à la douleur.


~~~~~~~~~~
~~~~~~
~~


Des heures et des heures sont passées. Des jours, peut être même des semaines ? Je n’en sais rien, seule la douleur retient mon attention. Ma gorge est en feu, à cause des crics qui m’ont échappés, et de la soif qui a commencé à me frapper. Tout autour de moi est rouge, rouge de mon sang répandu un peu partout. Je ne peux pas lever la tête, je n’en ai guère plus la force. A vrai dire, mon corps pend de la poutre du plafond, retenu de s’écraser au sol par les fers autour de mes poignets. Tout mon corps est douloureux et à chaque fois, pourtant, des piques de douleurs me prennent par surprise quand Le Bourreau s’acharne un peu plus sur mon corps, ou du moins ce qu’il doit en rester.
Dans ma tête, tout est vide, et pourtant, mon entraînement m’a permis de me concentrer sur deux trois petites choses, tels les allers-retours de Victor mais aussi la raison pour laquelle je suis là. Et malgré la douleur, je n’arrive pas vraiment à regretter mes choix, je ne les regrette plus, et je sais maintenant, que si le choix m’est encore donné, je ne défendrais plus le Clan, pas avec ce qui se passe en ce moment.

Ma capacité à penser m’échappe encore pendant quelques instants de douleur, avant que j’entende la porte menant à mes cellules claqué contre le mur. Puis, s’éleva la voix puissance de Marcus, pleine de colère.

« Cela suffit Marlène ! Lâchez-le maintenant. »

Quelque part au fond de moi, je trouve la force nécessaire pour ouvrir mes yeux et relever légèrement la tête. Cela me permit de voir Marcus en colère crier sur Le Bourreau, même si je fus incapable d’entendre ce qu’il disait, mes oreilles bourdonnants. Tout d’un coup, devant moi apparut le visage inquiet de Renata, ce qui me permit de me rappeler de ces derniers mots ''Je te sortirais de là Alex, promis''. Il semblerait finalement qu’elle est tenu cette promesse, et même sans se mettre en danger, je voulus sourire, mais la douleur de mon visage, et la mine de Renata de plus en plus inquiète, m’apprit que je dus juste faire une grimace.

« Là, tu vois, tu ne gagnerais pas un concours de beauté Alex. »

Un rire essoufflé et douloureux s’échappa de mes lèvres en l’entendant, me faisant légèrement cracher du sang, mais je lui répondis faiblement, si faiblement qu’un humain ne m’aurait pas entendu.

« Parle pour toi, avec ta moue sur ton visage, ça te donne des rides, fais gaffe, c’est pas joli-joli  non plus. »


Un petit sourire s’échappa de ses lèvres roses, et me fit imaginer ce qu’elle devait penser ''Il n’est surement pas détruit si il arrive à plaisanter''. Ou en tout cas une pensée de ce genre. C’est ce que moi j’aurais pensé en tout cas à sa place, or tous les deux, on se ressemblait pas mal.
Avec un soupir exagéré, elle me répondit, tout en ôtant prudemment mes fers.

« Ton sens de l’humour est toujours aussi pourri chéri. Oh ! »

Son exclamation et ses mouvements brusques, ainsi que ma soudaine douleur accentuée contre mon torse me fit comprendre que j’avais du tomber sur elle, mes jambes ne me portant plus.
Marcus apparut soudainement dans mon champ de vision, me faisant remarqué en même temps que la dispute Marcus/Le Bourreau étaient terminé, et au vu de la tête de cette dernière, c’était Marcus qui avait gagné. Pourtant, en voyant la tête de Marcus, j’eus plutôt l’impression qu’il avait perdu la dispute, ses sourcils blonds étaient très froncés, et sa bouche pincé, quand il parla, sa voix raisonna dans la cellule.

« Alex, je suis désolé de ne pas être intervenu plus tôt, je n’étais pas dans le château et il a fallu quelques temps à Renata pour me trouver et me prévenir de la situation. Ne t’inquiètes pas pour cette punition injustifié, je vais en parler à Victor et il ne vous fera plus rien. Le Jet est déjà prêt pour que Renata et toi puissiez rapidement filer d’ici. »


Ses paroles s’imprimèrent quelque part dans mon cerveau embrumé, et je dus le remercier sans le remarquer car il hocha la tête devant moi. Il se releva, entraînant Le Bourreau par le bras, et quitta la cellule, nous laissant Renata et moi tout seul.
Le silence dura à peine quelques secondes avant que Renata ne reprenne la parole.

« Suis-moi, il faut te nourrir. »


Elle me redressa, et m’aida à marcher, j’en étais incapable seul, et le fait de marcher rendait la douleur plus intense, de nouveau insupportable. Pourtant, je pus remarquer du coin de l’œil l’inquiétude de Renata qui accéléra le pas, comme pour me conduire plus vite à l’endroit qui me soignerait, sans réfléchir au fait qu’elle accentuait un peu plus la douleur.
Je ne pus réprimer totalement le gémissement de douleur intense qui m’échappa, et Renata sursauta tout contre moi, me faisant comprendre qu’elle l’avait entendu. Elle répondit avec un brin de panique.

« D’accord, d’accord. On y va moins vite. »


Et elle ralentit effectivement le pas, me permettant ainsi de reprendre mon souffle et de retrouver ma capacité à penser à autre chose que la souffrance. Je repris la parole, ma voix éraillé par mes anciens cris et asséché, plus un souffle qu’une voix d’ailleurs.

« Ne devais-tu pas t’en aller ? »


« Mais c’est ce que j’ai fais, je suis parti et j’ai trouvé Marcus. »

Un rire faillit m’échapper, mais j’hoquetais plutôt de douleur quand je relâchais mon souffle, faisant se raidir Renata, elle devait surement se sentir responsable, mais tout de même, elle n’avait jamais été aussi expansive avant.

« Tu avais très bien compris ce que je voulais dire Renata, tu es peut être blonde mais tout de même, tu n’es pas idiote. »

« Merci du compliment Alex. Tu sais très bien que je t’adore, mais là franchement, tais-toi, tu me feras la morale plus tard. »


Et effectivement, je ne dis plus rien, non pas parce qu’elle me le disait tel un ordre, mais parce que sa voix était presque suppliante pendant qu’elle me parlait.
Nous restions donc silencieux, moi me retenant de montrer ma douleur et elle m’entraînant vers une salle où je savais se trouver un humain, son cœur battant de façon affolé à travers le château.
Je finis par ne plus penser à rien d’autre qu’à ce cœur battant devant moi, et quand je fus devant lui, seule ma faiblesse m’empêcha de me jeter sur cette veine. Sans rien dire, Renata me conduisit devant l’humain et quand je plongeais mes crocs dans sa carotide, je perdis la faculté de pensés.

Quand je reviens à moi, j’étais assis par terre, Renata m’observant du coin de l’œil assise sur une chaise dans un des coins de la salle, et l’humain avait disparu. Ma voix s’éleva, toujours un peu rauque mais déjà bien plus humaine et compréhensible.

« Que s’est-il passé ? »

« Tu l’as vidé. Et il t’a fallu quelques temps pour reprendre tes esprits. »
Elle m’observa avec intensité avant de sourire presque malicieusement. « Mais ne t’inquiètes pas, au cas où tu te serais greffé une conscience, sache que cet homme était un pédophile, et que si toi tu ne l’avais pas tué, moi je m’en serais chargé. »

Sa dernière phrase me surprit, non pas par ses actions, mais par sa perspicacité, peu de temps auparavant, elle n’aurait jamais supposé que j’aurais eu des problèmes de conscience devant un  meurtre. A croire que tout ce qui venait de se passer avait finalement un point positif. Je finis par lui rendre son sourire, pendant qu’on partageait pendant quelques secondes une nouvelle complicité. Mais me rappelant ensuite où on était, je finis par me relever du sol, et je vis devant moi Renata se relever d’un bond de sa chaise et s’approcher rapidement de moi.

« Allons-y. »


Renata hocha la tête, et tous les deux, silencieux comme des ombres, nous avons traversé en silence le château, jusqu’à rejoindre le Jet. Le dit-Jet décolla à peine quinze minute après notre installation. Aucun de nous deux ne parlâmes pendant ce temps, mais je vis que tout comme moi, Renata ne se détendit qu’une fois dans les airs.
Encore une fois, pendant tout le trajet en avion, aucun de nous n’avons parlé. Ce que j’avais vécu, tout comme ce que Renata avait du vivre se passait de commentaires. Nous voulions tous les deux oublié le plus vite possible. Pour autant, aucun de nous deux n’oublierons tout cela, aussi longtemps que nous vivrons. J’avais risqué ma place et ma vie pour la couvrir, et elle avait risqué la torture et la mort pour me sortir de là. Maintenant, nous étions devenus véritablement des partenaires, et cela changeait tout. Certes nous continuerons surement à nous envoyer des piques, mais plus jamais nous ne pourrons oublier ces derniers jours. Ces trois derniers jours comme Renata me l’apprit quand je lui demandais combien de temps était passé.
Ce fut la seule question que je posais durant le vol. Et la réponse de Renata fut le seul moment où j’entendis sa voix. Mais une fois sur la terre ferme, je l’entendis de nouveau me parler.

« Bon, vu qu’on est tous les deux en vie, je vais rejoindre EDJ maintenant, il doit devenir cinglé, je n’ai pas eu le temps de l’appeler pendant ces trois jours. »

J’hochais la tête à son encontre, même si je fus certain qu’elle ne le remarqua pas, malgré son regard fixé sur moi. Elle fit ensuite quelque chose qui me surprit, elle me serra dans ses bras, fort, pendant quelques secondes, et parla dans ma chemise neuf que le Jet m’avait fourni en fouillant dedans.

« Merci Alex, pour ce que tu as fais. Je suis heureuse de pouvoir conter sur toi. »


Elle s’écarta de moi avant que je ne me sois remis de ma surprise, et celle-ci dut se voir car elle eut un sourire à mon encontre, avant de me donner un coup de poing joueur dans mon épaule.

« Malgré tout, crois pas que ça t’ouvre mon lit chéri, t’es toujours plus appréciable de loin. »


Malgré moi, un sourire s’étira sur mon visage en l’entendant me taquiner de nouveau, la situation revenait à la normale. Je répondis avec amusement.

« Ne t’inquiètes pas, je laisse ce privilège à EDJ, moi aussi je te préfère de loin. »


Renata me fit un doigt d’honneur, mais avec un grand sourire sarcastique en répondant :

« Mais oui bien sur. Au fait je t’emmerde chéri. »


Elle disparut ensuite de ma vue en laissant derrière elle sonner un rire cristallin. Un sourire étira mes lèvres pendant que je répondis au vide.

« Tu me le payeras la prochaine fois que je te verrais Renata. »

Malheureusement, ce que je ne savais pas vraiment à ce moment-là, c’est que ce jour-là serait la dernière fois que je verrais Renata, la dernière fois avant qu’elle disparaisse, attrapé par Clark et torturé à son tour. Et cette fois, je ne pourrais pas lui venir en aide, créant un trou et un vide dans ma poitrine.
Mais pour le moment, seul comptait le fait de retrouver le sol anglais et d’aller se confronter à Domino pour peut-être une dernière fois. Il était l’heure de mettre les choses à plats. Baissant les yeux sur moi-même, je pensais avec ironie qu’en fait, cela pourrait peut être attendre un peu, le temps que je sois un peu plus en forme. De plus, il ne fallait jamais partir à la guerre le ventre vide. Alors je me mis en route moi aussi.

Quelques jours plus tard, quatre pour être précis :

Me voilà, devant la maison de Domino, devant sa porte d'entrée, écoutant le bruit qu'elle faisait. Je l’entendis marcher puis s’arrêter. Elle traîna quelque chose de sourd devant elle et quelques instants plus tard, commença à marmonner. Décidé à l’interrompre, car son ton ne me disait rien, je toquais à la porte.
Au bout d’un moment, un bruit de pas me confirma qu’elle bougeait pour m’ouvrir et la porte et je pus la voir apparaître devant moi.
Elle ne ressemblait pas à la Domino combattante que j’avais devant moi quelques jours plus tôt. Celle-ci s’était laissé aller, et je sentais sur elle l’odeur des larmes et de la douleur, pour autant, je ne me laissais pas déconcentré. J’avais subi moi aussi mon lot de douleur, et j’étais là pour obtenir la vérité. Alors ma voix raisonna, froide et sans sentiment, faisant frissonner devant moi mon cha… non, Domino.

« Domino, puis-je entrer ? »


Les yeux dans les yeux, les miens ne montrant rien, les siens étant remplis de trop d’émotions pour que je puisse toutes les saisir, je sus qu’aujourd’hui, tout se jouerait vraiment.

Aujourd’hui, mon avenir, notre avenir se déciderait selon les choix de Domino.




Dernière édition par Alex Steeve le Ven 15 Mai - 20:49, édité 2 fois
Revenir en haut Aller en bas
Domino Vey
He writes my life
Domino Vey
Messages : 122
Date de naissance : 07/08/1980
Age : 43
Localisation : Ecosse
Emploi/loisirs : Créatrice de chassures
Humeur : Amoureuse tourmentée
MessageSujet: Re: Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans.   Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans. EmptyJeu 14 Mai - 21:40

Ah cet Alex, à rendre fou.. Ou folle Razz cette Marlene si elle se retrouve dans les mains du Domino au courant et bien... Jte laisse imaginer le suite. Et ma Renata elle est vraiment cool comme nana Smile et sinon Domino était chez elle pas chez Marie la ^^
Revenir en haut Aller en bas
https://waddiwasi.forumgratuit.org
Alex Steeve
Admin
Alex Steeve
Messages : 44
Date de naissance : 01/01/1360
Age : 664
Localisation : Ecosse.
Humeur : Protecteur.
MessageSujet: Re: Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans.   Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans. EmptyJeu 14 Mai - 21:45

Domino sortira les griffes ? ^^
En réalité, j'imagine très bien ce qui se passerait ^^ Décidément, je pensais que Le Bourreau aka Marlène va rester un moment dans ta mémoire ^^

xD Ouais j'aimais beaucoup Renata, surtout sa relation avec Alex, alors bon, j'ai décidé de la mettre à l'honneur pour la dernière fois où elle pourrait apparaître ^^

Ah... Désolé, chronologiquement, j'ai un peu de mal à me situer, Alex habite dans un immeuble inhabité, puis il part vivre dans un studio, puis chez D. Et D, elle habite chez Marie, puis elle a son chez elle. Et ils finissent par habiter ensemble à la fin. Et très franchement, chronologiquement, je suis incapable de situer quand ils changent de lieux xD
Mais je vais corriger ça tout de suite Laughing
Revenir en haut Aller en bas
Domino Vey
He writes my life
Domino Vey
Messages : 122
Date de naissance : 07/08/1980
Age : 43
Localisation : Ecosse
Emploi/loisirs : Créatrice de chassures
Humeur : Amoureuse tourmentée
MessageSujet: Re: Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans.   Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans. EmptyDim 17 Mai - 12:00

Domino pourrait être très violente oui, faut faire attention au chat qui dort ^^

Renata, je retiens alors Smile

Pas de soucis Smile
Revenir en haut Aller en bas
https://waddiwasi.forumgratuit.org
Contenu sponsorisé
MessageSujet: Re: Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans.   Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans. Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Flash-Back, Quand vient l'heure de changer de camp | Année 2006 | Alex a 646 ans.

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

 Sujets similaires

-
» Flash-Back de la vie d'Alex.[4/4] : Le début de notre vie ensemble commence dans le sang | Année 2006 | Alex a 646 ans.
» Flash-Back, Un tournant de ma vie | Année 1973 | Alex a 613 ans.
» Flash-Back, Adieu mon ange | Année 1412 | Alex a 52 ans.
» Flash-Back, Une nouvelle, et inédite, responsabilité | Année 1813 | Alex a 453 ans.
» Flash-Back, Découvertes, découvertes... | Année 2006 | Anabelle a 24 ans.

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Waddiwasi :: Personnages :: Alex Hugo Christobal Steeve-