Mon regard était tourné vers l’extérieur et les décors flous passant devant mes yeux. Ma mère m’avait plusieurs fois expliqué son trajet à Poudlard, ses ressentis la première fois qu’elle avait prit le train et beaucoup d’autres choses en rapport avec le château, mais jamais je n’avais vraiment compris ce qu’elle ressentait.
L’excitation montait en moi, mais je la contenais, sachant que sinon, ma magie se déciderait à faire des siennes pour montrer comment je me sentais, et au vu des regards noirs des camarades enfermés dans le même wagon que moi, il valait mieux éviter les blagues.

Je retiens fortement un soupir, et dire que les Serpentards à mes côtés seraient bientôt mes camarades. Je retiens un bref sourire, savoir où je serais réparti m’ôter, j’imagine, un certain stress. Cela me rappelait ce que mon père m’avait appris à la dernière minute, peut être les Serpents se décoinceraient-ils si ils devaient courir après leurs affaires volantes ? Les capacités de voleur que m’avait transmis mon père serait peut être utile dans ma prochaine maison. Je sentais les regards des Serpents s’attarder sur moi, se demandant sûrement la raison de mon grand-sourire qui devait être légèrement psychopathe j’imagine. Je me raclais donc la gorge, autant pour effacer mon sourire que pour prendre la parole, quand dans le train, une voix préenregistrée retentit :

« Arrivée à la gare de Pré-au-Lard dans une minute. Veuillez laisser vos bagages ici, des elfes viendront les chercher et vous dirigez vers les diligences. Pour les nouveaux arrivés, un professeur vous attendra devant la gare, dirigez-vous vers lui. »

Je refermais d’un coup sec ma mâchoire, et ne prit finalement pas la parole en l’entendant, mais poussais plutôt un soupir. Et c’est parti, je devais donc emprunter le chemin des nouveaux par les barques, je retiens une grimace. Heureusement que Naomie W avait récemment revu les sortilèges autour des barques, ces machins étaient toujours trop branlant. En parlant de Naomie W, en sortant du train, à l’arrêt de celui-ci, je me rendis compte que c’était elle qui nous dirigerait vers les barques cette année. Cela m’étonnait quelque peu, je me serais plutôt attendu à ma mère. Haussant les épaules, je me dirigeais vers elle, et lui fit un sourire en coin, celui que ma mère surnommait en marmonnant ‘le dangereux sourire des Carter’, ce qui faisait toujours rire mon père sans que je ne comprenne pourquoi. Une fois devant Naomie, je pris la parole.

« Salut Naomie. C’est toi qui t’occupe de nous cette année ? »

Même si la question était rhétorique, Naomie W baissa les yeux sur moi avec un petit sourire amusé aux lèvres, avant de me répondre, pendant que les premières années autour de moi nous regardait avec interrogation, se demandant sûrement pourquoi j’étais aussi familier avec une de nos futurs profs.

« Salut Léon. Eh oui, j’ai perdu à la courte paille cette année. » Elle produisit à cet instant un de ces rires pleins de bonne humeur qui la caractérisait et que j'avais toujours apprécié entendre, avant de continuait. « Et maintenant, Léon, tu vas être obligé de m’appeler professeur mon grand, je ne suis plus juste ta baby-sitter à l’occasion. »

Alors que sa voix était taquine, me faisant comprendre qu’elle trouvait la situation amusante, je lui répondis en haussant les épaules, l’air nonchalant, pas prêt d’admettre que oui, la situation allait m’être compliquée.

« D’accord, professeur W. »

Avant qu’elle ne puisse répondre par une de nos petites piques, je me mélangeais aux autres élèves, certes je ressortais légèrement parmi les autres, étant un peu plus grand, mais Naomie comprit le message, nous étions tous là, nous devions donc y aller, surtout que les autres années étaient déjà presque tous parti.

« Bien, premières années et autres petits nouveaux, suivez-moi. Il est temps de visiter le Lac noir. »

Sous les yeux émerveillés des autres nouveaux, et peut être un peu des miens, n’ayant jamais fait ce trajet, nous empruntâmes une barque et faisions le trajet dans un silence complet, une fois nos noms échangés. Il y avait avec moi deux filles : Jill, Vanille ; et un garçon : Dan. Leurs yeux étaient émerveillés mais pas innocents contrairement aux autres, ils avaient l’air de tous avoir un certain passif. Pour autant, la magie du moment ne me fit pas prêter une plus grande attention à la situation. Une fois débarqué sur la terre ferme, et embarqué devant les portes de la grande salle comme le voulait la tradition, le silence laissa place à des chuchotements excités des personnes à côté de moi. Je m’appuyais contre le mur, dans un coin un peu sombre, tel que personne ne me remarqua et donc ne chercha à me parler, ce qui était pour le mieux. Je n’avais rien contre les autres avec moi, mais bon, c’était des premières années et moi un deuxième année, la situation, en tant que tel, indiquait qu’il ne servait à rien de me crée des liens avec des personnes qui de toute façon, me haïrait peut être d’aller dans la maison des Serpentards.

Le silence revient d’un coup et il me fallut un moment pour comprendre qu’il était dû au retour de Naomie W. Je ressortis donc de l’ombre pour m’approcher de mes camarades et remarquais sur moi le regard de Naomie qui m’avait directement remarqué bouger. C’était dans des moments comme celui-là que je me rappelais que la génération de mes parents avaient vécu plusieurs guerres.
Elle reprit rapidement la parole, me sortant de mes pensés.

« Suivez-moi, il est l’heure. »

Et c’est ainsi que nous entrions tous dans la Grande salle de Poudlard, sous les yeux encore une fois émerveillés et stupéfaits de mes camarades. Je les observais avec un sourire, tout en sachant que j’aurais sûrement réagis pareil si je n’avais pas eu l’habitude de venir à Poudlard. Je restais en fin de file, sachant très bien, grâce aux paroles que Marie Wesley, la directrice, m’avait données, que je passerais en dernier. Je ne prêtais qu’une oreille distraite à la répartition mais entendit que Jill fut répartit à Serdaigle, Vanille à Serpentard et Dan à Griffondor.
Les regards se tournèrent vers moi quand je fus le seul à rester debout avec avec Naomie, celle-ci reprit la parole avant que la salle ne réussisse à exploser en brouhaha de paroles.

« Léon Carter, qui entrera en deuxième année. »

Je m’avançais sans montrer mon stress, avec une démarche que je savais emprunter à mon père, je pus remarquais ma mère du coin de l’œil et vit celle-ci m’adressait un sourire encourageant de sa place de professeur. A vrai dire, à l’instant, l’attention était à moitié dirigée vers moi, à moitié vers ma mère, en tout cas pour ceux qui comprenaient ou cherchaient à comprendre notre lien de parenté. Le choixpeau se posa sur ma tête et quelques secondes plus tard, sans une parole pour moi, s’exclama ‘’Serpentard’’.
A partir de ce moment-là, quelques applaudissements polis, puis un peu plus nourris se firent entendre, les Serpentard comprenant surement avec un temps de retard l’intérêt d’avoir un fils de prof à leur table. Alors que le choixpeau quittait ma tête, je l’entendis me murmurer ‘Tiens bon dans ta nouvelle famille, Serpentard est ta place, n’en doute pas’.
Etonnement, le choixpeau eut le temps de m’expliquer toute sa phrase avant qu’il ne me soit enlevé, et quand je levais la tête vers Naomie W et remarquais son sourire, je compris que ce n’était guère une coïncidence mais plutôt de son fait. Je lui rendis son sourire avant de me diriger doucement vers ma table. Installé aux côtés de Vanille, je scannais la salle du regard, remarquant que Dan était dans son coin, encore tout timide, Jill par contre conversait déjà avec animation avec camarade Serdaigle, sûrement de troisième année. Je croisais à ce moment-là le regard d’un petite brune à la peau mâte de Pouffsoufle qui me fit un petit sourire, que je lui rendis avant de détourner le regard sur la directrice qui commençait son discours.

Une nouvelle année allait commencer, ma première à Poudlard, et je me dis que celle-ci allait marquer le début d’aventure amusante. Les conseils de mon père en tête, je savais à quoi j’allais occuper mes journées, Serpentard aillait peur, Léon Carter entrait dans la danse pour vous décoincer.